Les ponts verts : des passages à faune


Appelé aussi «pont vert», un passage à faune est un aménagement destiné à permettre le passage des animaux à travers un obstacle artificiel comme une route, une voie ferrée ou un barrage.

En fonction des espèces visées, la conception des passages à faune diffère. Ceux pour les amphibiens sont de petites canalisations sous les routes (crapauduc ou batrachoduc), d’autres, pour les poissons migrateurs, sont des torrents artificiels (passe à poisson) et, enfin, des passerelles végétalisées permettent à la grande et la petite faune de traverser les autoroutes.

L’objectif de ces passages à faune est de rétablir la connectivité d’un continuum écologique en restaurant des corridors biologiques et des couloirs écologiques.









La notion de fragmentation ou de morcellement des écosystèmes (PDF 15 pages) englobe tout phénomène artificiel de morcellement de l'espace, qui peut ou pourrait empêcher une ou plusieurs espèces vivantes de se déplacer comme elles le devraient et le pourraient en l'absence de facteur de fragmentation.
Avec le concept d'hétérogénéité, celui de fragmentation est une des bases théoriques de l'Écologie du paysage.


 

Les individus, les espèces et les populations sont différemment affectés par la fragmentation de leur habitat. Ils y sont plus ou moins vulnérables selon leurs capacités adaptatives, leur degré de spécialisation, selon leur dépendance à certaines structures écopaysagères. D'autres facteurs sont leur capacité à voler ou à franchir les obstacles (parois, grillages, routes, zones traitées par des pesticides, etc.), et selon la biologie de leurs populations. Par exemple les oiseaux forestiers qui savent voler et donc exploiter des « taches » différentes, semblent beaucoup moins affectés par la diminution de la couverture forestière que par la fragmentation de la forêt elle-même 2 (hormis quelques exceptions notamment dues aux « effets-lisière »).

Les études d’impacts commencent à prendre le phénomène d'insularisation en compte, et à proposer des mesures conservatoires ou compensatoires pour le limiter, avec par exemple le maintien, la restauration et la protection de corridors biologiques ou la création d’écoducs (PDF 7 pages)
 



La fragmentation d'un milieu (forêt par exemple) appauvrit le milieu lui-même (en commençant par les lisières (« effet de bord »), mais peut aussi avoir des effets sur la matrice écopaysagère, en modifiant la végétation environnant le fragment par exemple. Cela peut influer fortement sur la connectivité du fragment, et à son tour affecter la démographie, la génétique, et la survie des populations locales. Enfin, les paysages les plus fragmentés sont également affectés par d'autres changements anthropiques, tels que la chasse, l'exploitation forestière, les incendies et la pollution, qui peuvent interagir en synergie avec la fragmentation des habitats.
 



Conception des ponts verts et transformation des ponts gris (PDF 56 pages en anglais)  ICI