Cafécolo : Inondations juin 2016 - Débat






Le lundi 26 septembre à eu lieu une soirée débat pour comprendre les risques à venir et débattre sur les solutions possibles pour gérer au mieux de futurs épisodes similaires.


Emmanuel Désert (Président de Breuillet Nature, ENE) animait cette soirée

Les intervenants :
- Danielle ALBERT (ENE, FAVO)
- Jean-Pierre MOULIN (Président d'ENE, président de Soisy Etiolles Environnement)







L’Essonne a vécu du 29 mai au 7 juin un épisode de crues d’une ampleur hors normes.

Une pluie discontinue sur une terre déjà gorgée d'eau et tassée par un épisode pluvieux précédent (du 22 au 24 mai), la fraicheur des températures et l'absence de soleil (qui ont empêché la moindre évaporation). L'eau ne pouvait que ruisseler !
Des milliers de riverains ont été évacués, des millions d’euros de dégâts ont été déplorés, des écoles ont été fermées par dizaines…


Constat en images ...






Constats de débordements de l'orge en plusieurs points de la plaine des sports, débordements qui ont alimenté la grande boelle et tout l'espace jusqu'à parfois 1m d'eau dont une grande partie a traversé les jardins de port sud, l'avenue Bougainville en inondant le hameau du Galion puis de la Gondole.
L'électricité a donc été coupée par la mise en action du plan de débordements des boelles dans le parc et dans la plaine des sports.



  

Analyser les records enregistrés pour la plupart des cours d’eau



La Remarde. On a atteint une crue «cinquantenale» avec un débit multiplié par environ 30( 0,5 m3/s avant et 15 m3 au maxi de la crue mesurés à st Cyr) : nombreux débordements à Breuillet : aire des GDV, colombier, Guisseray, eaux dans la plaine inondable et route de bruyères coupée.

L'Orge. Cette crue a surpassé les précédentes de 1978, 1999 et 2001. Le débit habituel d’environ 3 m3/s est passé à 45 m3/s. Au syndicat de l’Orge, on estime qu’il s’agit d’une crue cinquantennale. Fort heureusement pour la vallée de l’Orge, le pic de crue de la Seine s’est produit en décalé, permettant à l’Orge de s’évacuer correctement dans le fleuve, évitant ainsi une catastrophe.
Sur l’Orge, la douzaine de bassins de retenue, d’une capacité de 2,5 millions de m³ a été saturée dès le 1er juin. Seul le bassin du Trévoix, à Bruyères-le-Châtel, a continué à jouer son rôle.

Les bassins sur l'Orge et la Remarde ont parfaitement remplis leurs rôles, mais ont rapidement été saturés. Par contre, certains bassins de copropriété sont restés vides ??

Monsieur Guy Brachet (adjoint au maire chargé du Développement durable) a souligné que l'inondation en centre ville, impasse des fleurs, résultait non pas d'un débordement de rivière mais des réseaux d'eau pluviale défectueux dont les diamètres et les connexions entre réseaux sont à corriger.

Et sur le département de l'Essonne :

L'Yerres. La dernière grande crue de l’Yerres datait de l’hiver 1978. Celle-là l’a surpassée avec un pic de débit de 133 m3/s au lieu d’environ 2,5 m3/s en temps normal. Ici, comme ailleurs, la question est de savoir si cela est lié à un changement climatique, ce qui serait inquiétant car synonyme de reproduction ou si c’est un événement qui restera exceptionnel.
L’Essonne. Les débits atteints à certains endroits, 36 m3/s, au lieu de 2 ou 3 habituellement, n’avaient jamais été vu ni même simulés.
L’Yvette. Pour contenir les débordements de ce cours d’eau, le syndicat Siahvy dispose de bassins de rétention d’une capacité de 2 millions de m3. Or il en est arrivé huit fois plus.



Impacts de la pluie sur la pollution


 L’urbanisation croissante et l’augmentation des surfaces imperméabilisées en milieu urbain réduisent à 15% l’infiltration naturelle des eaux pluviales dans les sols. Les 85% restants ruissellent, emportant avec elles les résidus présents sur les toits et les chaussées (carburants, métaux lourds, plastiques…).

Collecter ces volumes d’eaux polluées dans les réseaux d’assainissement et les traiter en station d’épuration est un enjeu majeur pour les collectivités afin d’éviter les risques d’inondations sévères, de dégâts humains ou matériels et de pollution du milieu naturel.

Les eaux pluviales normales sont en effet responsables de 50% de la pollution déversée dans les rivières en zone urbaine.

Et en cas d'inondation...






Et le pire serait devant nous en raison de :


- la combinaison de facteurs extrêmes, appelés à se multiplier avec le changement climatique, et d’une forte artificialisation des sols urbains et agricoles.
- de l'ancienneté et du sous dimensionnement des réseaux de collecte des eaux de pluie,
- de l'insuffisance et des dysfonctionnements de certains bassins de retenue,
- des constructions immodérées en fond de vallée, sur les coteaux et dans les zones classées dangereuses et interdites à la construction dans les plans de prévention des risques inondations (PPRI).
- de pratiques agricoles inadaptées.

Le ruissellement est un des problèmes majeurs de l’agriculture actuelle : les pratiques intensives ont pour conséquence d’appauvrir les sols, de renforcer leur tassement et d’accélérer le ruissellement en surface.
Extrait du rapport sur l’état de la France du Conseil économique, social et environnemental (Cese) publié le 14 juin 2016. 

« Autre problème, l’artificialisation des sols gagne du terrain. Définie « comme la transformation non réversible de terres agricoles », elle est la conséquence directe de l’urbanisation et du développement des infrastructures. 
Selon les chiffres d’Eurostat, la France se situe à un niveau d’artificialisation plus élevé (5,8 %) que la moyenne européenne (4,6 %). « Nous consommons notre « ressource sol » sans réflexion d’ensemble en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme », dénonce le Cese. » 

Ce constat s’applique au projet de territoire de l’ancienne communauté de communes de l’ Arpajonnais qui prévoit la suppression de 110 hectares de terres agricoles dont 56 sur la ZAC des Belles vues.

 


Pour une meilleur prise en compte de la géologie (Danielle ALBERT)


"Les inondations ne sont pas seulement dues à l'écoulement des rivières mais aussi et surtout à un ruissellement important de l'eau sur des zones artificialisées et a un débordement de nappes phréatiques secondaires qui se sont créées dans le feuilletage de sable et d'argile au niveau des zones d'aléa fort. Ce ruissellement en cascades s'est ajouté très rapidement aux rus et aux rivières, augmentant d'autant plus les niveaux d'eau.
Il est important bien prendre en compte la géologie et l'hydrologie des sols et les zones d'aléas lors de la délivrance des permis de construire ou lors d'un achat" précise Danielle ALBERT



Petite explication et cartes d'aléa :

Ces cartes ont pour but de délimiter toutes les zones qui sont a priori sujettes au phénomène de retrait-gonflement et de hiérarchiser ces zones selon un degré d’aléa croissant :
 
  • Les zones où l’aléa retrait-gonflement est qualifié de fort, sont celles où la probabilité de survenance d’un sinistre sera la plus élevée et où l’intensité des phénomènes attendus est la plus forte (En rouge sur la carte);

  • Les zones où l’aléa est qualifié de faible, la survenance de sinistres est possible en cas de sécheresse importante, mais ces désordres ne toucheront qu’une faible proportion des bâtiments (en priorité ceux qui présentent des défauts de construction ou un contexte local défavorable, avec par exemple des arbres proches ou une hétérogénéité du sous-sol) ;
  •  
  • Les zones d’aléa moyen correspondent à des zones intermédiaires entre ces deux situations extrêmes (en orange sur la carte) ;
  •  
  • Les zones où l’aléa est estimé a priori nul, il s’agit des secteurs où la carte géologique actuelles n’indiquent pas la présence de terrain argileux en surface. Il n’est cependant pas exclu que quelques sinistres s’y produisent car il peut s’y trouver localement des placages, des lentilles intercalaires, des amas glissés en pied de pente ou des poches d’altération, de nature argileuse, non identifiés sur les cartes géologiques à l’échelle 1/50 000, mais dont la présence peut suffire à provoquer des désordres ponctuels.

 
Carte des aléas (http://www.georisques.gouv.fr/)



 Carte des risques d'inondations dus à des remontées d'eau du socle argileux. (http://www.georisques.gouv.fr/)


Lorsque le sol est saturé d’eau, il arrive que les nappes des formations sédimentaires affleurent et qu’une inondation spontanée se produise.
Inversement, le retrait par assèchement des sols argileux lors d’une sécheresse prononcée et/ou durable produit des déformations de la surface des sols (tassements différentiels). Il peut être suivi de phénomènes de gonflement au fur et à mesure du rétablissement des conditions hydrogéologiques initiales ou plus rarement de phénomènes de fluage avec ramollissement.

L’élaboration du cahier des charges détaillé de l’étude de sol préalable à une construction sur terrain argileux sujet au phénomène de retrait-gonflement reste du ressort du géotechnicien qui l’adaptera pour tenir compte des spécificités du terrain de construction (géologie, topographie, hydrogéologie, végétation, etc.) et de la nature du projet envisagé.

À titre indicatif, les objectifs d’une telle étude sont a priori les suivants :

  • Reconnaissance de la nature géologique et des caractéristiques géométriques des terrains d’assise ;
  • Caractérisation du comportement des sols d’assise vis-à-vis du phénomène de retrait-gonflement ;
  • Vérification de l’adéquation du mode de fondation prévu par le constructeur avec les caractéristiques et le comportement géotechnique des terrains d’assise ;
  • Vérification de l’adéquation des dispositions constructives prévues par le constructeur avec les caractéristiques intrinsèques du terrain et son environnement immédiat.

Un sinistre consécutif au phénomène de retrait-gonflement des argiles peut entraîner des coûts de réparation très lourds et peut même, dans certains cas, aboutir à la démolition de la maison lorsque les frais nécessaires à son confortement dépassent la valeur de la construction.


Données téléchargeables pour l'Essonne
Rapport PDF de la réalisation de la carte d'aléa : AleaRG91.pdf (22896,2 Ko)
Rapport PDF d'actualisation de la carte d'aléa : AleaRG91-actu.pdf (3613,8 Ko)



Réviser les plans anti-inondations.

Ils sont au nombre de cinq en Essonne. Un sixième est en projet. Les PPRI (plans de prévention des risques naturels d’inondation) sont des documents établis par arrêté préfectoral qui ont pour but de fixer les règles relatives à l’occupation des sols et à la construction des futurs biens afin de limiter les risques d’inondation. Ils se déclinent en différentes couleurs : rouge (inconstructible), orange, bleu foncé, bleu clair et blanc. Dans le département, ils « zonent » les principaux cours d’eau : l’Essonne, l’Orge (en aval), la Seine, l’Yerres et l’Yvette. De nouvelles zones d’expansion ont été modélisées.



En tout état de cause, les PPRI valent servitude d’utilité publique et doivent être annexés au POS ou au PLU de la commune sur le territoire duquel ils s’appliquent.
Les maires et de façon plus générale les collectivités doivent faire usage des outils de planification urbaine qui sont à leur disposition afin d’assurer la prévention du risque inondation en empêchant le développement de l’urbanisation dans certains secteurs à risques. Ils sont néanmoins parfois confrontés à une certaine opposition, ou à tout le moins incompréhension, de la part de leurs administrés, qui n’ont pas nécessairement conscience des risques existants sur le territoire de leur commune et qui ont bien souvent des craintes quant à la diminution de la valeur foncière de leurs biens. Sur ce point, l’organisation d’actions d’information peut être utile afin d’attirer leur attention sur ces risques et d’expliquer les mesures envisagées/édictées.

L’article L.561-1 du Code de l’environnement permet au maire en cas, notamment, de risque prévisible de crues torrentielles, ou « à montée rapide ou de submersion marine », d’exproprier les biens exposés à ce risque.
Par ailleurs, les collectivités territoriales peuvent instituer des servitudes d’utilité publique, afin de préserver ou restaurer les zones humides, ou ayant pour objet de créer des zones de rétention temporaire des eaux de crues ou de ruissellement, ou encore destinées à créer des zones dites « zones de mobilité d’un cours d’eau », afin de préserver ou de restaurer ses caractères hydrologiques et géomorphologiques essentiels.
La responsabilité de l’autorité qui a délivré l’autorisation sera engagée si la connaissance qu’elle avait des risques naturels auxquels la parcelle ou le projet en cause était exposée était suffisamment précise pour justifier d’un refus ou assortir l’autorisation de prescriptions spéciales.
Toutefois, la responsabilité du maire peut être atténuée en cas de faute ou d’imprudence commise par la victime. A cet égard, les victimes de catastrophes naturelles ne doivent pas avoir méconnu leur obligation de prudence, afin que la responsabilité des collectivités territoriales soit entièrement reconnue.
L’imprudence commise par les pétitionnaires en ne s’assurant pas eux-mêmes de la sécurité des lieux où ils projetaient d’implanter leur construction est de nature à atténuer dans la proportion de la moitié la responsabilité encourue par la commune.



 Le Plan Communal de Sauvegarde (PCS)


Le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) regroupe l’ensemble des documents de compétence communale contribuant à l’information préventive et à la protection de la population en cas de survenance d’une catastrophe majeure, d’un phénomène climatique ou de tout autre événement de sécurité civile.

Avoir un Plan Communal de Sauvegarde, immédiatement opérationnel sur sa commune, est vivement recommandé afin de ne pas être pris au dépourvu, en cas de survenance d’un risque naturel ou technologique.

La responsabilité de chacun !



En application de l’article L.125-2 du Code de l’environnement, « les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent ».

Une conscience du risque à intégrer et des réflexes à adopter.

Pour cela, il faut adopter certains réflexes comme ranger les papiers importants en hauteur, ne pas aménager son sous-sol quand on vit près d’une rivière, mettre si possible l’électricité hors d’eau…

Le citoyen devient le premier acteur de sa sécurité. Orsec fait peau neuve pour devenir l’organisation de la réponse de sécurité civile : tous ensemble, chacun avec ses capacités sous la coordination du préfet. Les services régaliens, les opérateurs, les industriels, les établissements scolaires, les municipalités doivent s’organiser, se préparer, se connaître mutuellement, s’entraîner et s’exercer en commun.



Le syndicat de l'Orge distribue à tous les habitants exposés au risques un guide sur la conduite à tenir en cas de crue 

>> Prévention des inondations - Vigiorge (PDF)


La prévention des risques dans les différentes pièces du PLU (Jean-Pierre MOULIN )

En Essonne 22% des habitations sont construites en zones inondables, sans aucun respect des réglementations !
Si le rapport de présentation n'est pas compatible avec le réglement, le tribunal peut être saisi et celui ci peut faire annuler le PLU et les permis de construire.
Chaque article du PLU peut servir à faire appliquer des règles :

  • Articles I et II : Permet d'éviter l'aggravation du ruissellement par des interdictions (article 1) ou des restrictions d'implantations de certaines constructions (article 2).

  • Articles III et IV : Permettent d'être plus contraignant en matière d'accessibilité, de réduire les entrées et d'éviter le bétonnage.

  • Articles VI, VII et VIII : Traite de l'implantation des habitations par rapport à la voirie, aux limites séparatives et en vis à vis sur une même propriété et permet, notamment, de limiter, les constructions dans la seule bande constructible sur voies publiques ou privées pour éviter les constructions en fond de parcelle.

  • Article IX : Fixe le pourcentage d'occupation au sol.

  • Article XI : Traite de l'aspect en général et des clôtures en particulier, ce qui permet de privilégier les haies vives aux murs en béton (continuité écologique).

  • Article XII : Réglemente le stationnement et permet de garder des zones non bétonnées et non bitumées.

  • Articles XIII : Ouvre la voie à la plantation d'espèces d'arbres gourmandes en eau dans les zones sensibles.


 Une bonne utilisation du PLU peut contenir et éviter les risques de ruissellement.


Qui doit décider le droit à construire ? Doit-on laisser les maires décider l’urbanisme ? Est-il raisonnable de laisser chaque commune produire de nouveaux morceaux de ville, là où il serait nécessaire de créer des espaces de respiration ?

Ne serait-il pas plus logique de construire préférentiellement dans les zones d'influence de transports en commun propres comme le RER ou le métro et éviter de miter et gaspiller les terres agricoles sans réel schémas de cohérence départemental ou régional.
Il serait bon, avant de penser construction de logements, penser infrastructures et transports en site propre.
Devons-nous construire des réseaux routiers pléthoriques, et pour cela assister impuissants à :
  • la disparition progressive des espaces agricoles les plus riches ?
  • la raréfaction des bois et des forêts ?
  • l’anéantissement des paysages que nous aimons ?

En savoir plus :
Thème n°9 : PLU et Risques (24/10/2012) - Gridauh
Rapporteur : François Priet, Professeur à l'université d'Orléans



Les solutions lourdes ou « grises » des pouvoirs publics


Ils plébiscitent le plus souvent des (construction de digues, barrages, cuves enterrées, systèmes de canalisations, surdimensionnement des installations de gestion de l’eau, casiers, drains, rehaussement des berges, etc.). Bien qu’efficaces, ces solutions sont onéreuses et viennent renforcer l’artificialisation, qui, paradoxalement, est à l’origine des risques d’inondations.
En Île-de-France, les zones humides représentent environ 2,8% de la superficie régionale (contre 5% au niveau national), en incluant l’ensemble des boisements humides de fond de vallée et même les peupleraies (2,1% sans ces dernières) et une partie importante de ceux qui perdurent sont généralement des plans d’eau d’origine artificielle, notamment issus de carrières. Face à la recrudescence des menaces climatiques liées à l’eau, il est primordial de préserver ces milieux assurant des fonctions essentielles.

 


 Investir dans les ouvrages hydrauliques artificiels... ou pas !


Impactés par le changement climatique, les écosystèmes font aussi partie de la solution puisqu'ils contribuent à la fois à l’atténuation (captage et stockage du carbone) et à l’adaptation (protection contre les tempêtes, les inondations, les glissements de terrain).
Ces solutions fondées sur la nature sont utiles simultanément pour la biodiversité comme pour le climat, le tout à moindre coût pour les collectivités. Natureparif, l'Agence pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, soutient leur mise en œuvre de façon plus systématique et à plus grande échelle dans les villes, comme en milieu agricole ou forestier.
Les solutions naturelles répondent à la crise de la biodiversité et celle du changement climatique, tout en étant plus vertueuses pour les dépenses publiques que des solutions plus strictement issues du génie civil et de l’ingénierie classique.
Liliane Pays, ex présidente de Natureparif expliquait « En vue de la COP21, il est donc primordial de privilégier ces solutions fondées sur la nature qui sont inspirées des connaissances scientifiques, notamment en ingénierie écologique. Elles répondent à la crise de la biodiversité et celle du changement climatique, tout en étant plus vertueuses pour les dépenses publiques que des solutions plus strictement issues du génie civil et de l’ingénierie classique ».
La préservation, la reconquête et l’utilisation d’écosystèmes capables de rendre de nombreux services. Ces solutions fondées sur la nature s’avèrent particulièrement adaptées pour réduire les risques liés au changement climatique1 (pluies diluviennes, sécheresses, canicules). Elles font appel en priorité à l’ingénierie écologique, ou à des « systèmes hybrides » combinant ingénierie écologique et ingénierie civile. Elles peuvent être mises en œuvre à la fois dans les villes mais aussi en milieu rural.
Ces solutions fondées sur la nature sont non seulement efficaces pour réduire le risque climatique et améliorer la biodiversité, et sont par ailleurs bénéfiques pour le cadre de vie et la santé des citadins. Enfin elles sont, en coût global, bien souvent moins onéreuses que les solutions grises.
A l'image de ce qui a été réalisé dans le Parc Naturel de la Haute Vallée de Chevreuse.
Des restaurations de milieux naturels qui fonctionnent !



Explications par Catherine GIOBELLINA

Quelques exemples d'aménagements pour capter, infiltrer l’eau en amont et retarder les écoulements .

Depuis que le Parc à créé cette mare à Milon-la-Chapelle, les maisons situées en contrebas habituellement inondées lors de fortes pluies ne le sont plus.







Des solutions


Des solutions pour les villes
  • Végétaliser les rues, les places et les bords de voirie pour réduire l’effet d’îlot de chaleur et mieux gérer l’eau,
  •  Diversifier les espaces verts urbains en appliquant une gestion écologique voire une non gestion,
  •  Végétaliser les façades des bâtiments et les toitures plates via des systèmes à faible empreinte écologique,
  •  Développer des trames vertes urbaines multifonctionnelles en créant des liaisons entre les espaces verts,
  •  Stopper l’imperméabilisation des surfaces ou engager leur désimperméabilisation et préserver des sols vivants,
  •  Favoriser l’infiltration naturelle de l’eau pour réduire le risque de ruissellement et d’inondation.

Des solutions pour les milieux agricoles
  •  Encourager la diversification de l’agriculture francilienne vers l'agroécologie,
  •  Réintroduire une diversité en espèces et une diversité génétique dans les systèmes de culture,
  •  Protéger les habitats spécifiques et les milieux favorables (fossés, haies, bandes enherbées, lisières...),
  •  Conserver ou rétablir des zones d’expansion des crues comme les prairies inondables,
  •  Renforcer le stockage du carbone dans les sols et la biomasse par des pratiques adaptées (non-labour, cultures associées...)

Des solutions pour les forêts
  •  Promouvoir une gestion adaptative en faveur de la biodiversité,
  •   Favoriser les peuplements mélangés et les essences locales variées, en conservant toutes les strates de la forêt (arbres, arbustes, herbes, mousses, lichens)
  •   Préserver la diversité génétique, moteur de l’adaptation, notamment aux pathogène, en évitant les cultures monospécifiques (ex. peupliers)
  •   Maintenir des îlots de vieillissement,
  •   Pratiquer une gestion douce sans coupes rases et en préservant les sols forestiers par l’encadrement de la circulation d’engins,
  •  Réduire la fragmentation forestière et créer des corridors multifonctionnels suffisamment larges pour les déplacement des espèces.


Restaurer la capacité d’infiltration des sols...

Comme l’écrit Jacques Caplat, agronome, ancien conseiller agricole en Chambre d’Agriculture : « Le Rodale Institute souligne qu’un sol riche en matière organique pourra absorber 20% d’eau supplémentaire par rapport à un sol appauvri par les produits chimiques et le labour profond, ce qui peut représenter une différence de 200 000 litres par hectare.

Sur un petit bassin versant de 100 km2 constitué de 70% d’agriculture, cela représente déjà un volume de 1,4 millions de mètres-cubes (1,4 milliards de litres) qui seront stockés ou infiltrés au lieu de ruisseler pour s’accumuler dans les vallées. Cette capacité d’infiltration est particulièrement cruciale lors des violentes, c’est-à-dire lors des épisodes orageux. Un sol agricole vivant (en particulier riche en vers-de-terre) et bien structuré peut absorber entre 40 et 100 mm d’eau en une heure (voire 300 mm/h selon l’INRA) et joue donc un rôle d’amortisseur des pluies d’orage.

À l’inverse, la plupart des sols agricoles dégradés actuels n’absorbent qu’un à deux millimètres d’eau avant d’être immédiatement saturés en surface. Tout le reste (c’est-à-dire la quasi-totalité !) ruisselle alors massivement et provoque des débordements violents des cours d’eau. »

La charte régionale de la biodiversité a pour vocation d’une part de renforcer et de préciser la politique régionale dans ce domaine, d’autre part de proposer à l’ensemble des acteurs franciliens un guide de bonne pratique
Elle rappelle les objectifs à atteindre en matière de connaissance, de protection et de gestion des milieux.

Elle propose des actions à mener dans le respect des compétences reconnues à chaque collectivité ou organisme. Ainsi, l’adhésion à cette charte marque la volonté de protéger la biodiversité et les milieux naturels d’Ile de France.


Les thèmes d’actions de la charte régionale de la biodiversité

Thème 1 : Préserver le vivant et sa capacité à évoluer
• Végétaliser durablement
• Préserver et restaurer des espaces relais et corridors écologiques
• Réaliser des chantiers à faible nuisance
Thème 2 : Assurer un usage durable et équitable de la biodiversité
• Lutter contre l'usage des pesticides en milieu urbain
Thème 3 : Investir dans un bien commun, le capital écologique
• Développer les compétences en lien avec la biodiversité en interne
Thème 4 : Développer, partager et valoriser les connaissances
• Favoriser le partenariat des collectivités et des entreprises avec les représentants des associations naturalistes
Thème 5 : Susciter l’envie d’agir pour la biodiversité
• Eduquer à la biodiversité et au respect de celle-ci


— Les principes fixés par le Grenelle de l’environnement en matière d’urbanisme :
  • lutte contre le changement climatique
  • objectifs chiffrés de lutte contre la régression des surfaces agricoles
  • préservation de la biodiversité et création de continuités écologiques



Propositions

  
Considérant, suite aux inondations catastrophiques du printemps 2016, que le pire est devant nous en raison du réchauffement climatique, de l'ancienneté et du sous dimensionnement des réseaux de collecte des eaux de pluie, de l'insuffisance et des dysfonctionnements des bassins de retenue, des constructions immodérées en fond de vallée, sur les coteaux et dans les zones classées dangereuses et interdites à la construction dans les plans de prévention des risques inondations (PPRI).

Nous demandons l'adoption de mesures correctrices :

sur l'ensemble de la vallée de l'Orge et de ses affluents,

1. le contrôle de fonctionnement des bassins de retenue existants et la construction de bassins de retenue supplémentaires, 
2. l'interdiction de constructions nouvelles en fond de vallée et sur les coteaux, 
3. un contrôle vigilant de la règle de retenue des eaux de pluie à la parcelle,
4. l'obligation de recours à des techniques et à des matériaux de construction des aires de stationnement garantissant la retenue des eaux de pluie à la parcelle, quelque soit leur taille, 
5. l'adoption d'un plan communal de sauvegarde sur le territoire des communes en fond de vallée pour assurer un secours diligent des habitants touchés par les inondations,
6. la sauvegarde et la restauration des zones humides et des mares,  
7. La pose de plots portant mesure des crues sur l’ensemble des rivières, 
8. Une démarche de concertation avec les agriculteurs durement touchés par les inondations pour soutenir leur action en faveur d’un entretien par eux mêmes des rus et fossés bordant leurs champs et pour apprécier avec eux les aménagements es à réaliser tels que la pose de haies,      
9. Le réexamen des plans de prévention du risque inondation (PPRI).


sur le territoire de Breuillet,

1. la construction du terrain synthétique de football non pas dans la plaine des sports régulièrement inondée mais sur le plateau. Les photos jointes de la plaine des sports ou ce terrain devrait être réalisé démontrent l’inadaptation de cet endroit.
2. le réexamen urgent des projets de construction de 400 logements en intégrant les règles de précaution exposées sur l'ensemble de la vallée de l'Orge et de ses affluents, sur le territoire d'Ollainville et Arpajon,
3. le réexamen en urgence du projet de la ZAC de Bellevue qui prévoit notamment la construction de 1000 logements sur 56 hectares de terres agricoles dont une partie à flanc de coteaux



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